Se marier au Québec : un engagement qui touche votre cœur… et votre portefeuille
Se marier, ce n’est pas seulement des fleurs, des alliances et des promesses. Au Québec, dire « oui » vient avec des changements importants sur vos finances et vos droits. Parce que si l’amour est gratuit, le mariage, lui, peut coûter cher – et pas seulement pour la cérémonie !
Voici tout ce que vous devez savoir sur l’impact réel du mariage sur vos finances, vos assurances et votre succession. Une lecture indispensable pour faire des choix éclairés avant de dire « oui » pour la vie.
1️ Les impacts juridiques : ce que dit la loi quand vous dites « oui »
Au Québec, quand vous vous mariez, vous créez automatiquement un patrimoine familial. Ça signifie que certains biens sont considérés comme communs, peu importe à qui ils appartiennent officiellement.
💡 Le patrimoine familial comprend :
✔ la résidence principale (même si elle appartient à un seul conjoint),
✔ les meubles essentiels du foyer (électroménagers, mobilier de base),
✔ les régimes de retraite et REER accumulés pendant le mariage.
En cas de divorce ou de décès, la valeur des biens acquise durant le mariage sera partagée à parts égales. Ce partage est automatique : même un contrat notarié ne peut l’annuler.
Une exception existe toutefois : si certains biens ont été acquis par héritage ou donation, ou s’ils n’ont jamais servi de résidence familiale, ils pourraient être exclus du partage. Certaines déductions ou ajustements peuvent aussi s’appliquer selon votre régime matrimonial ou des circonstances particulières. Pour bien comprendre ce qui s’applique à votre situation, il est recommandé de consulter un notaire.
2️ Les régimes matrimoniaux : choisir le cadre pour vos autres biens
En plus du patrimoine familial, le mariage vous soumet à un régime matrimonial. C’est lui qui encadre la gestion et le partage des autres biens (placements, etc.). Au Québec, vous pouvez choisir entre trois régimes :
🔸 La société d’acquêts (régime par défaut)
Dans ce régime, chacun reste propriétaire de ses biens propres, comme les biens acquis avant le mariage ou ceux reçus en héritage. Mais à la fin du mariage, les biens accumulés pendant la vie commune (les acquêts) sont partagés équitablement entre les conjoints.
🔸 La séparation de biens (sur contrat notarié)
Ici, chacun garde ce qui lui appartient, sans partage obligatoire. C’est une solution idéale si vous tenez à votre indépendance financière. Attention toutefois : sans testament, le conjoint survivant n’a pas automatiquement droit à la succession, ce qui peut poser problème. Dans le contrat notarié, vous pourrez préciser les termes de votre entente.
🔸 La participation aux acquêts (rarement utilisé)
Dans ce régime hybride, chacun administre ses biens séparément. Mais à la fin du mariage, chacun a droit à une part des gains accumulés par l’autre.
👉 Pourquoi c’est important ?
Votre régime matrimonial détermine ce qui vous appartient individuellement et ce qui sera partagé. Il a donc un impact majeur sur votre sécurité financière en cas de séparation ou de décès. Il est essentiel de bien réfléchir aux conséquences de votre choix avant de vous engager. Dans le cas de la société d’acquêts, par exemple, il est judicieux de faire évaluer la valeur de vos biens au moment du mariage pour mieux déterminer le gain de valeur durant la vie commune. Également, il est intéressant de savoir que le CELI ne fait par partie du patrimoine familial et il est appartient uniquement au détenteur du compte, même si votre époux vous a donné des sous pour y cotiser.
3️ Mariage ou union de fait : des différences de taille
Beaucoup de couples vivent en union de fait au Québec. Mais attention : contrairement aux couples mariés, les conjoints de fait n’ont pas droit au patrimoine familial. Cela signifie qu’aucun partage automatique n’est prévu, et qu’aucune pension alimentaire n’est obligatoire après une rupture.
Même si la nouvelle loi sur l’union parentale (entrée en vigueur prévue en juin 2025) offrira plus de protections aux parents non mariés ayant eu un enfant après l’entrée en vigueur, elle ne remplacera pas complètement les droits garantis par le mariage.
⚠️ À retenir
Si vous êtes en union de fait et que vous vous séparez, vous n’aurez pas droit à la valeur de la maison ni aux REER de l’autre, à moins d’une entente écrite ou d’une clause dans un testament. Il est donc crucial d’en discuter et de prendre les mesures nécessaires pour protéger vos intérêts.
4️ Fiscalité : mariage ou union de fait, même combat pour l’impôt
Sur le plan fiscal, bonne nouvelle : mariage et union de fait sont traités de la même façon par les gouvernements. Dès que vous vivez ensemble depuis 12 mois, ou avez un enfant ensemble, vous êtes reconnus comme « conjoints » pour l’impôt.
Concrètement, chacun continue de remplir sa propre déclaration de revenus. Vos revenus sont toutefois combinés pour calculer certains crédits et prestations :
➡ le crédit pour conjoint à charge (si un de vous gagne peu),
➡ l’Allocation canadienne pour enfants,
➡ le crédit pour la TPS/TVQ.
Cela peut avoir un impact direct sur le montant que vous recevez ou devez payer chaque année.
5️ Le REER-conjoint : un outil pour économiser… à manier avec soin
Le REER-conjoint permet à l’un des conjoints de cotiser au REER de l’autre dans le but de réduire l’impôt global du couple au moment de la cotisation et lors du décaissement à la retraite. C’est un outil fiscal intéressant, mais qui a ses subtilités.
✅ Bon à savoir
• Le REER-conjoint est accessible aux conjoints mariés et aux conjoints de fait.
• Pour les conjoints mariés, les sommes investies sont protégées par le patrimoine familial. Elles seront automatiquement partagées en cas de séparation, ce qui ajoute un filet de sécurité.
• Pour les conjoints de fait, rien n’est automatique : l’argent versé au REER appartient au bénéficiaire et pourrait ne jamais revenir en cas de rupture. Il est donc important de bien évaluer ce choix et de discuter des conséquences à long terme avant d’aller de l’avant.
6️ Mise à jour de votre statut : essentiel pour éviter les mauvaises surprises
Se marier, c’est aussi mettre à jour votre statut auprès des gouvernements et des institutions financières.
👉 Pensez à informer :
• l’Agence du revenu du Canada (ARC),
• Revenu Québec,
• votre employeur (pour l’assurance collective, par exemple),
• vos banques et vos assureurs.
Cette mise à jour vous permettra de bénéficier des protections et avantages qui viennent avec votre nouveau statut.
7 Le mariage, un moment idéal pour revoir votre plan financier
Se marier, c’est le moment parfait pour prendre un pas de recul et réfléchir à votre situation financière. Cela inclut :
✅ revoir vos protections d’assurance pour vous assurer qu’elles couvrent bien votre couple,
✅ mettre à jour vos bénéficiaires pour vos assurances et placements,
✅ rédiger ou actualiser votre testament pour refléter vos nouvelles priorités,
✅ ajuster votre plan de retraite et vos stratégies d’épargne pour qu’ils tiennent compte de votre vie à deux.
En prenant le temps de revoir ces points, vous protégez votre couple et évitez bien des soucis à l’avenir.
8 Mariage : les avantages et inconvénients à peser
✅ Avantages du mariage
• Le partage du patrimoine familial et la sécurité financière pour le conjoint.
• Des droits automatiques à la succession, qui simplifient la transmission des biens.
• Moins de négociations à la séparation : la loi prévoit plusieurs éléments grâce au patrimoine familial et au régime matrimonial, ce qui offre une base claire.
❌ Inconvénients à considérer
• Le partage obligatoire des biens et des dettes, même si un seul a payé.
• Moins de flexibilité pour créer un cadre sur mesure qui reflète parfaitement vos besoins.
• Des coûts parfois élevés : notaire pour un contrat de mariage, testament à refaire… ces frais peuvent s’additionner rapidement.
Conclusion : se marier, c’est plus qu’un « oui »
Se marier, c’est dire « oui » à la personne qu’on aime… mais aussi « oui » à un cadre légal qui peut protéger, mais parfois surprendre.
Avant de dire « oui », prenez le temps d’en discuter : patrimoine familial, régime matrimonial, impacts fiscaux, succession. Parce qu’une fois la bague au doigt, il sera trop tard pour revenir en arrière.
Chez GFM Groupe Financier, on est là pour vous accompagner. Que vous soyez sur le point de dire « oui » ou que vous réfléchissiez à vos options, on peut vous aider à aligner vos finances sur votre avenir. Parce qu’après tout, la meilleure preuve d’amour, c’est de s’assurer que vos finances aussi sont prêtes à s’engager.