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L’angle mort du décès dans un couple : pourquoi la sécurité financière est un acte d’amour

07 mai 2025

Dans la gestion des finances d’un couple, on parle souvent de budget, d’épargne, d’investissement, de retraite… mais très rarement du décès. Ce n’est pas un oubli, c’est un sujet que beaucoup préfèrent éviter : trop anxiogène, trop intime, trop abstrait. Et pourtant, l’un des deux conjoints risque très probablement de partir avant l’autre.

Malheureusement, très peu de couples abordent ensemble les implications financières de cette éventualité. Ce silence crée un angle mort dangereux – pas seulement émotionnel, mais aussi économique. Lorsqu’un décès survient, le survivant doit gérer non seulement le deuil, mais aussi un flot de décisions financières urgentes. Et trop souvent, il découvre à ce moment-là qu’il n’a pas toutes les clés en main.

La réalité financière du deuil

La perte d’un conjoint bouleverse toute une vie. Au-delà de la douleur émotionnelle, il y a une désorganisation matérielle complète : revenus modifiés, pensions à demander, dettes à rembourser, succession à gérer, démarches administratives à enchaîner.

Dans les faits, beaucoup de couples fonctionnent avec une répartition implicite des rôles. L’un gère les finances, l’autre non. C’est pratique… jusqu’au jour où celui qui gérait n’est plus là. Il n’est pas rare que le conjoint survivant ignore :

  • Où sont les documents importants
  • Quels sont les mots de passe d’accès aux comptes
  • Quelles assurances sont en place (ou non)
  • Si un testament existe et où il est conservé
  • Ce qu’il adviendra du logement commun
  • Si les enfants sont protégés financièrement

Le choc émotionnel est alors amplifié par une insécurité financière évitable. Et cela arrive bien plus souvent qu’on ne le pense.

Anticiper la mort, ce n’est pas être morbide — c’est être responsable

Parler de la mort dans un couple n’est pas un signe de pessimisme. C’est un acte de lucidité et de protection. Une façon de dire à l’autre : « Si quelque chose m’arrive, je veux que tu sois prêt(e). Je veux que tu sois protégé(e). »

Voici quelques gestes simples, concrets et puissants que chaque couple devrait envisager dès aujourd’hui :

1. Faire l’inventaire des actifs et des dettes

Listez ensemble vos comptes bancaires, placements, régimes de retraite, assurances, dettes, crédits. Centralisez les informations dans un document partagé, papier ou numérique, avec des accès sécurisés.

2. Préparer un dossier d’urgence

Incluez-y les documents clés : testaments, assurances vie, actes de propriété, mandats de protection, procurations, contacts utiles (notaire, conseiller financier, etc.).

3. Souscrire à une assurance vie adaptée

L’assurance vie est un outil de transfert de richesse rapide et efficace, souvent non imposable. Elle peut permettre au conjoint survivant de maintenir son niveau de vie, de rembourser un prêt ou de couvrir les frais funéraires sans pression.

4. Discuter du testament et des bénéficiaires

Un testament à jour est essentiel, surtout si vous êtes en union libre ou en famille recomposée. Assurez-vous aussi que vos bénéficiaires désignés (sur les REER, CELI, assurances) sont corrects.

5. Connaître les règles fiscales applicables

Le décès entraîne des conséquences fiscales : gains en capital réputés, imposition finale, transferts entre conjoints, succession. Mieux vaut s’informer ou consulter un fiscaliste pour éviter les mauvaises surprises.

6. Éduquer l’autre aux finances du foyer

Si l’un de vous est plus impliqué que l’autre, prenez le temps de transmettre un minimum de connaissances : où sont les comptes, comment lire un état de compte, qui contacter en cas de problème.

La sécurité financière, une forme d’amour

Préparer ensemble l’après, ce n’est pas céder à la peur. C’est offrir à l’autre la tranquillité d’esprit. C’est prolonger la relation au-delà de l’absence en laissant des repères, des ressources, une structure.

Et il ne s’agit pas que de chiffres : c’est aussi une démarche émotionnelle. Lorsque tout est en ordre, le conjoint survivant peut faire son deuil avec un peu plus de sérénité. Il n’a pas à se battre pour comprendre ou sauver la situation financière. Il peut respirer, un peu.

En conclusion : anticiper pour mieux aimer

L’argent ne remplacera jamais la présence d’un être cher. Mais il peut adoucir le choc. En tant que couple, aborder cette question à deux, sans tabou, témoigne de maturité, d’amour et de solidarité.

Alors, la vraie question n’est pas : « Que se passera-t-il si l’un de nous disparaît ? »

Mais plutôt : « Seras-tu prêt(e) si cela arrive ? »

Et plus encore : « Que puis-je faire aujourd’hui pour te protéger demain ? »

Êtes-vous prêt(e) financièrement à faire face au décès dans le couple ?

 

Documents essentiels à regrouper :

  • Testaments à jour pour chaque partenaire
  • Actes de naissance, de mariage ou d’union de fait
  • Relevés de comptes bancaires, CELI, REER, placements
  • Contrats d’assurance vie (avec les bénéficiaires désignés)
  • Acte de propriété et relevés hypothécaires
  • Liste des dettes en cours (cartes de crédit, prêts, etc.)
  • Mandat de protection (en cas d’incapacité) et procurations

Accès à l’information :

  • Inventaire centralisé des comptes et actifs (papier ou numérique)
  • Mots de passe importants sauvegardés dans un gestionnaire sécurisé
  • Coordonnées du notaire, du conseiller financier et du comptable

Planification financière à jour :

  • Assurance vie suffisante pour couvrir les besoins du survivant
  • Revue annuelle des bénéficiaires de vos comptes enregistrés
  • Compréhension mutuelle du budget familial et des sources de revenus
  • Discussion sur les souhaits funéraires (pré-arrangements si possible)

Éducation financière du couple :

  • Les deux partenaires savent où trouver les informations clés
  • Discussion ouverte sur les conséquences financières d’un décès
  • Répartition équilibrée ou claire des rôles dans la gestion financière