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Mes finances en santé - Adapter ses finances personnelles à la retraite - Partie 1

Partie 1 : un virage stratégique pour vivre pleinement

Prendre sa retraite ne signifie pas seulement cesser de travailler. C'est une transformation de sa structure financière, passant d'un modèle basé sur les revenus d'emploi et d'épargne à une stratégie de décaissement où les revenus doivent provenir de ses propres ressources. Ce changement profond peut parfois engendrer de l'insécurité, mais il peut également devenir un véritable tremplin vers une plus grande liberté, à condition de bien s’y préparer.

Voici les grandes étapes pour transformer son épargne en un revenu durable tout en évitant les erreurs coûteuses.

1. Comprendre les sources de revenus à la retraite

La première étape consiste à identifier les différentes sources de revenus disponibles à la retraite. Celles-ci peuvent varier selon les situations, mais on retrouve généralement :

Rentes gouvernementales

  • Régime de rentes du Québec (RRQ) : Bien qu'elle soit accessible dès 60 ans avec une réduction, le plein montant est versé à 65 ans. Il est possible de reporter la rente jusqu’à 72 ans, avec une bonification mensuelle pour chaque mois de report. Le moment de déclenchement est une décision cruciale dans un plan de retraite et mérite une réflexion approfondie. Il est recommandé d'établir un plan de décaissement de ses actifs avant d'en faire la demande.
  • Pension de la Sécurité de la vieillesse (PSV) : Offerte à partir de 65 ans, elle peut également être retardée jusqu’à 70 ans avec bonification. Le montant diminue progressivement si le revenu individuel dépasse 90 997 $ en 2024, un seuil indexé annuellement. Une réflexion s'impose avant de demander cette rente, surtout si l'on prévoit devoir rembourser une partie de la pension.
  • Supplément de revenu garanti (SRG) : Ce montant est destiné aux personnes à revenu modeste. En 2025, une personne seule doit avoir un revenu annuel inférieur à environ 22 056 $ pour être admissible au SRG, 29 136 $ si son conjoint reçoit la pension complète de la SV, ou 52 848 $ si son conjoint ou conjoint de fait ne perçoit pas de pension de la SV.

Rente d’employeur

Certains retraités perçoivent une rente mensuelle d’un régime à prestations déterminées, souvent proposé par le secteur public ou de grandes entreprises. Ce revenu est généralement prévisible et stable, facilitant ainsi la planification. Il est garanti jusqu’au décès et est habituellement réversible au conjoint au moment du décès, sous réserve de respecter certaines conditions.

Épargne personnelle

L’épargne personnelle peut constituer une part importante de son plan de retraite. Il est essentiel d’optimiser à la fois les cotisations et le décaissement de cette épargne, ce qui peut représenter des milliers de dollars au fil des ans. Le choix du compte et le montant décaissé, en tenant compte des autres revenus, sont cruciaux pour réduire la facture fiscale.

  • REER (converti en FERR à la retraite) : Les retraits sont imposables comme un revenu. Il est important d'établir une stratégie de retrait du REER en prenant en compte les autres sources de revenus pour limiter l'impôt. Les stratégies de fractionnement de revenus avec son conjoint peuvent également aider à réduire l'imposition sur les retraits FERR.
  • CELI : Un outil précieux dans son plan de retraite. Les retraits sont non imposables. Ce compte permet de limiter l’impôt dans les années où les besoins de liquidités sont plus importants, par exemple lors de travaux majeurs ou de l'achat d'un véhicule.
  • Régime de retraite à cotisation déterminée : Lorsque vous quittez votre emploi pour entrer en retraite, ce compte peut être transféré dans un fonds de revenu viager lorsque vous débutez le décaissement de vos épargnes. L'ensemble des revenus est imposable comme un REER. À partir de 2025, les règles de décaissement ont été modifiées pour retirer les limites de décaissement à partir de 55 ans, offrant une plus grande flexibilité.
  • Comptes non enregistrés : Ce type de compte offre de la flexibilité. Toutefois, il est essentiel de réfléchir aux investissements détenus dans ce compte et aux types de revenus générés (intérêts, dividendes, gains en capital) afin de réduire l’impôt à payer.

Découvrez l'outil: Quel compte choisir ?

Emploi à temps partiel

Certains retraités choisissent de maintenir un emploi après le début de leur retraite, que ce soit par plaisir, pour éviter d'utiliser trop rapidement leur épargne personnelle, ou pour financer des projets personnels de loisir ou des voyages. Ce revenu supplémentaire peut faire toute la différence dans le plaisir de vivre sa retraite. Il est néanmoins important d'évaluer l'impact fiscal de ce revenu par rapport aux autres revenus récurrents, comme une rente de retraite à prestations déterminées, afin d'ajuster le plan de décaissement en conséquence.

2. La stratégie de décaissement : transformer son actif en revenu

Vivre de son épargne exige un plan. Une stratégie de décaissement consiste à déterminer dans quel ordre et à quel rythme retirer ses fonds, afin de :

  • Couvrir ses besoins de base.
  • Éviter les retraits plus importants qui entraînent un changement de palier d’imposition.
  • Préserver les prestations liées au revenu.
  • Assurer la pérennité de son capital.

Exemple concret : Nicole, 63 ans, a commencé à retirer des fonds de ses REER selon ses besoins. Une année, un retrait plus élevé que prévu l’a fait passer à un palier d’imposition supérieur. Résultat : elle a dû payer plus d’impôts, a subi une perte partielle de sa PSV et a été déçue de ne pas pouvoir réaliser son projet de voyage. En revanche, André a planifié soigneusement ses retraits. Il a d’abord utilisé ses comptes non enregistrés, puis a intégré progressivement ses REER, tout en surveillant son revenu imposable. Son revenu est stable, son impôt est bien contrôlé et ses projets se concrétisent un à un.

 

3. Fractionnement de revenus : alléger la facture fiscale à deux

Le fractionnement de revenus est une stratégie fiscale qui permet de transférer jusqu’à 50 % de certains revenus de retraite imposables à son conjoint, dans le but d’équilibrer les revenus du couple et de réduire l’impôt global. Cette décision se prend annuellement lors de la déclaration de revenus. Au Québec, la personne qui partage son revenu de retraite doit avoir atteint 65 ans avant le 31 décembre. Il est à noter que la pension de vieillissement et le supplément de revenu garanti ne peuvent pas être fractionnés.

Autre stratégie connexe : le partage de la RRQ

La rente de la RRQ peut être partagée entre conjoints, à condition d’en faire la demande directement auprès de Retraite Québec. Ce partage peut réduire l’impôt global, surtout si l'un des conjoints a un revenu plus élevé et que la limite de fractionnement de 50 % des revenus est atteinte.

Les bénéfices du fractionnement :

 

  • Réduction de l’impôt du couple.
  • Accès à certains crédits d’impôt pour chacun des conjoints.
  • Préservation de prestations comme la PSV ou le SRG.

4. Anticiper les imprévus... et les dépenses prévisibles

À la retraite, certaines dépenses peuvent être significatives, même si elles ne sont pas mensuelles. Il est essentiel de les prévoir pour éviter un retrait soudain qui alourdirait l’impôt ou entraînerait la perte d’une prestation.

Dépenses à planifier :

Un bon plan de décaissement intègre ces éléments pour lisser les retraits dans le temps et éviter les mauvaises surprises fiscales.

 

Adapter ses finances à la retraite ne consiste pas seulement à faire durer ses économies : c’est profiter pleinement de chaque dollar épargné en utilisant des stratégies financières appropriées. Cela permet d’éviter les erreurs coûteuses, d’alléger son fardeau fiscal, de préserver ses prestations et, surtout, de se donner la liberté de réaliser ses projets. Un plan bien pensé transforme l’incertitude en confiance, et chaque retrait devient une étape vers une retraite épanouie.